Benoît Campion, étudiant et coureur professionnel

Je m'appelle Benoît Campion, j'ai 25 ans, je suis coureur de 1500 mètres. Je suis travailleur et patient. Je suis étudiant en médecine en cinquième année. Pour l'instant, je suis encore en filière générale et j'ambitionne d'être médecin du sport plus tard. J'ai voulu m'impliquer un peu plus dans le sport. J'ai eu des aménagements dans mes études. J'ai pu partir étudier aux États-Unis, faire du sport universitaire là-bas, à la faculté de médecine de Brest. Les interlocuteurs que j'ai eus ont vraiment été extrêmement bienveillants et m'ont accompagné dans mon projet. Ils m'ont encouragé à le faire et m'ont dit que c'était super. Et à mon retour en France, l'Université de Bretagne occidentale m'a permis d'aménager mes études, d'être à la fois athlète et étudiant. Depuis la rentrée de septembre 2023, je suis surtout sportif et je prends une année de césure.

J'ai décidé de faire une pause dans mes études. Elle peut durer un an et peut durer un petit peu plus longtemps. Quand on a validé une fois dans sa vie, on garde le bénéfice de ses matières toute sa vie. L'idée, c'est vraiment de pouvoir reprendre dans un an, dans deux ans, dans cinq ans ; à la fin de ma carrière.

Je n'ai pas eu besoin de prouver que j'étais un sportif de haut niveau pour qu'on m'accompagne. On m'a accompagné vers le haut niveau. Il n'y a pas besoin d'être parmi les meilleurs pour avoir des aménagements et au contraire, on nous incite à faire les deux. Parce qu'un étudiant sportif, c'est un étudiant épanoui, un étudiant qui va réussir dans ses études aussi.

Il y a à la fois la médecine que j'ai étudiée en France avec l'anatomie, la compréhension de la physiologie, mais aussi mon master de préparation physique aux États-Unis, qui m'a permis d'appliquer tout ça à l'activité physique plus précisément. Ça me sert beaucoup aujourd'hui de donner un avenir à la fois dans la quête de performance et aussi dans la prévention des blessures.

C'est-à-dire que bien connaître son corps, savoir l'utiliser et se rapprocher de ses limites, mais pas les dépasser aussi. Cette connaissance du corps et de l'entraînement me permet moi aussi d'être assez autonome, c'est-à-dire que j'ai un entraîneur qui me conseille, qui me supervise. Mais j'ai aussi une certaine liberté, une analyse et un filtre que je mets sur ce qu'il me dit, qui me permet de m'adapter parce que lui me coache depuis Toulouse.

Avec l'âge, on devient un petit peu plus endurant, un petit peu moins explosif et donc on va monter en distance. Quand on est un peu plus jeune, on est sur 1500 mètres. Ensuite, on peut monter sur 5000, sur 10 000 mètres et même certains vont sur marathon. On voit que certains des meilleurs marathoniens ont plus de 35 ans.

Je me projette jusqu'à 2028-2029 sur 1500 mètres. Peut-être un jour sur 5000 mètres. Ensuite, j'aimerais bien quand même reprendre mes études et être médecin du sport. Je me donne cet horizon sportif sur cinq ans et ensuite j'aimerais bien retourner à mon métier qui m'a plu quand j'étais petit.