Violences sexistes et sexuelles

Voici des ressources, notamment sur votre campus, pour pouvoir en parler et trouver de l'aide.

Une cellule d'écoute et d'accueil sur chaque campus

Des cellules d'accueil et d'écoute ont été créées dans les établissements d'enseignement supérieur et les Crous, afin de permettre à toutes les victimes de bénéficier d'un accompagnement et d'un soutien en cas de violences sexistes et sexuelles. Contacts sur cette carte interactive.

 

Quelle prise en charge ?

Avec l’accord de la victime ou du témoin, le dispositif de signalement des violences et des discriminations de mon établissement peut transmettre le signalement à la direction pour assurer le traitement disciplinaire de la situation.

La direction peut décider, en lien avec le rectorat si besoin :

  • de déclencher une enquête administrative interne
  • de mettre en place des mesures conservatoires (comme l’interdiction provisoire d’accès au campus)
  • d’analyser et de traiter des faits à travers l’engagement d’une procédure disciplinaire
  • de saisir, en fonction de la situation, le procureur de la République (article 40 du Code de procédure pénale)

Comment réagir si je suis victime ou témoin ?

  1. Je ne reste pas seul(e) et j'en parle
  2. Je collecte et conserve des preuves (mail, SMS, photos, captures d'écran, etc.) et j'écris un récit circonstancié des faits si c'est possible (date, heure, endroit, nom des témoins, gestes posés, mots prononcés, sentiments, réactions, etc.)
  3. En tant que témoin, je me rends disponible pour accompagner la victime dans ses démarches et l'orienter vers les personnes ressources

    Trouver de l'info, une écoute et de l'aide

    Sur mon campus

    • Le dispositif de signalement de mon établissement (voir carte ci-dessus)
    • La personne « référente égalité » dans mon établissement
    • Le service de santé étudiante
    • Le service d'action sociale de mon établissement
    • Le service social du Crous
    • Les associations étudiantes ou les élus étudiants, qui peuvent aussi vous orienter

    À l'extérieur des campus

    Les associations nationales spécialisées

    On a l'impression parfois que c’est pas le sujet urgent jusqu'à ce qu'on y soit confronté et c'est souvent trop tard.

    Lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans les associations étudiantes

    « Vigilance, sensibilisation et soutien contre les violences sexistes et sexuelles », c'est un projet interassociatif que porte l'organisation que je dirige, Engagé·e·s et Déterminé·e·s, aux côtés d'Animafac, des Jeunes Européens France et d'Erasmus Student Network. Notre travail, c'est avec nos savoir faire de réseaux nationaux associatifs, d'essayer de travailler sur la question des violences sexistes et sexuelles en se disant que nos associations doivent être exemplaires.

    Elles doivent s’outiller et s'emparer de ce sujet-là pour que les jeunes associatifs étudiants soient mieux en mesure de lutter, de prévenir et de savoir réagir face aux situations discriminantes et violentes qui arrivent aussi dans nos associations.

    Quelle est la spécificité dans les assos étudiantes ?

    Souvent, on prend pour la première fois des responsabilités associatives et on découvre à la fois tout ce qu'on a à faire, tout ce qu’on a à gérer : un budget, une assemblée générale, organiser des événements, accueillir des bénévoles. Et donc on a l'impression parfois que c’est pas le sujet urgent, jusqu'à ce qu'on y soit confrontée et c'est souvent trop tard.

    Et donc la volonté, c'est de travailler sur comment on prévient, comment on sait mieux réagir et surtout comment on continue d'apprendre parce qu'il n'y a pas de protocole face aux violences sexistes et sexuelles. Par contre, il y a une logique d'apprentissage continu pour savoir mieux réagir et mieux protéger l'ensemble de nos participantes et participants.

    Toutes les assos étudiantes peuvent utiliser ce projet ?

    On peut tout à fait se saisir du projet. Une de ses concrétisations, c'est l’organisation de formations en deux parties : comment connaître les bases des VSS et des discriminations et comment l'adapter à sa réalité en tant qu'association locale - j'agis à Clermont-Ferrand - ou en tant qu'association nationale - j'ai plein de membres un peu partout dans la France. Et surtout, la concrétisation ultime, c'est cinq fiches pratiques sur comment connaître les bases, le vocabulaire, les aspects légaux, vers qui se tourner et c'est quoi les numéros d'urgence ?

    La seconde, c'est aussi comment je transmet, je forme les autres associatifs étudiants à ces enjeux-là, comment je mène des projets plus inclusifs, comment je travaille sur des événements. Les événements festifs notamment, c’est un énorme point de vigilance, mais on parle aussi des projets plus globaux. Et aussi comment je m'organise en termes de gouvernance pour que les responsabilités soient partagées entre toutes et tous.

     

     

    Les associations étudiantes peuvent bénéficier de formations à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles en leur sein.

    Responsables associatifs et bénévoles étudiants peuvent contacter l'un des réseaux associatifs étudiants qui organise les sessions de formation : Engagé•e•s et Déterminé•e•s, Animafac, Erasmus Student Network, Les Jeunes Européens.

    Ce programme, « VSS contre VSS » est soutenu par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

     

    Comprendre et expliquer la notion de consentement sexuel

    Plutôt qu'un long discours, nous vous invitons à regarder deux vidéos qui traitent de façon simple et claire la notion de consentement sexuel. À gauche, une vidéo réalisée par et avec les étudiantes et étudiants de Kedge Campus Bordeaux, sur une idée des étudiants relais-santé de l'Université de Bordeaux. À droite, c'est par une métaphore filée (et bien ficelée) que la chaîne YouTube Blue Seat Studios aborde le sujet.

     

    Sans oui, c'est interdit

    Dans le cadre du Plan national de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche, le ministère a lancé une campagne nationale de communication sur le consentement : #SansOuiCestInterdit. Objectif : créer une culture du consentement sur les campus.

    Corentin : C’est la base. Avant même le plaisir, il y a le consentement.

    Alice : Je m’appelle Alice et je suis étudiante en sciences politiques et en droit public.

    Corentin : Je m’appelle Corentin, j’ai vingt ans et je fais un master d’enseignement en anglais.

    Shana : Je m’appelle Shana, j’ai 21 ans. Je suis étudiante en management de projet.

    Antoine : Antoine, j’ai 23 ans et je suis en école d’ingénieur.

    Question : C’est quoi pour toi le consentement ?

    Corentin : Le consentement pour moi c’est un accord explicite entre deux personnes, d’avoir une relation intime ou sexuelle.

    Antoine : S’assurer que lorsque tu es avec un ou une partenaire sexuel(l)e, la personne en face de toi est bien d’accord pour aller dans l’acte et toi aussi.

    Question : Tu connais la définition officielle ?

    Shana : Ah non.

    Corentin : Non.

    Alice : Le consentement c’est un accord mutuel qui doit être libre, éclairé et répété à chaque étape.

    Question : Quand t’as pris de la drogue ou de l’alcool, quelle place a le consentement ?

    Alice : Il y a aussi beaucoup de comportements je pense notamment en soirée, qui sont aussi dû à l’effet de groupe. Et ça ne veut pas dire pour autant qu’il est moins important.

    Antoine : Si jamais il y avait une meuf ou un mec qui te plaît, t’attendras la prochaine soirée où tu seras un peu moins bourr(é)e.

    Question : En soirée, y a-t-il plus de risques de passer outre le consentement ?

    Corentin : Oui.

    Shana : Ah oui ! Beaucoup plus de risques en soirée. On est beaucoup plus exposé(e)s à de potentielles altercations ou potentiels dangers.

    Antoine : Si tu ne t’occupes pas du consentement quand t’es bourr(é)e, c’est que potentiellement, à un moment dans ta vie, où tu ne vas pas t’en préoccuper quand tu n’es pas bourr(é)e.

    Question : Est-ce que quelqu’un a déjà été insistant en DM ?

    Alice : A titre personnel, ça m’est déjà arrivé, mais ce n’est pas quelque chose de récurrent.

    Antoine : Moi je ne me fais pas DM sur les réseaux. Donc ça facilite les choses !

    Corentin : C’est des messages de drague, mais un peu lourds : -    "Qu’est-ce que tu fais ce soir ?", "Je ne sais qu’on ne se connaît pas mais je suis sûr(e) que tu serais content de me connaître." -    "Non, ça ira !"

    Shana : Je me demande s’il y a déjà eu un retour positif à ces messages-là. Je ne crois pas.

    Question : Comment faire comprendre que c’est non ?

    Corentin : Je pense que c’est plus dur en vrai que par message. Par message on a le recul, on a le temps de dire "non" ou de juste ne pas répondre.

    Alice : Je dirais que je n’ai pas trop de difficulté à le dire. Parfois, en soirée, quand c’est un peu trop compliqué à entendre on prévoit un petit signe anti-relous avant avec mes ami(e)s. On le fait et on arrive en équipe pour que ce soit plus entendable.

    Question : T’as vécu des situations où ton consentement n’était pas clair ?

    Corentin : Ouais. Des situations notamment de couple où il y avait cette notion de « on se plaît », donc on se dit qu’un consentement serait automatique, mais ce n’est pas le cas, ce n’est jamais le cas.

    Antoine : Je ne me suis jamais trop posé la question de mon consentement à moi, ce qui d’ailleurs est assez fou. Je me la suis posée très récemment justement très récemment dans une expérience où deux fois d’affilée, au moment d’arriver au rapport sexuel, "en fait, non, je n’ai pas vraiment envie". Et incapable de le dire. J’ai fini par monter une sorte de stratagème pour me sortir du truc et c’est hyper triste au final. J’aurais aimé pouvoir juste dire "non".

    Alice : Avec l’habitude et le temps, on se rend compte que le consentement est toujours assez clair et que c’est juste la personne en face qui décide de ne pas le recevoir et l’entendre. Quand tu dis "non", je pense qu’il n’y a rien que tu puisses dire de plus clair qu’un "non".

    Question : C’est facile d’en parler entre potes ?

    Alice : Moi c’est un sujet que j’aborde beaucoup avec mes ami(e)s.

    Corentin : C’est peut-être gênant parce que la société rend cette notion un peu taboue, mais en fait, c’est la base. Avant même le plaisir, il y a le consentement.

    Shana : On en parle assez ouvertement.

    Antoine : Non. C’est pas que ce n’est pas facile, mais en tout cas ce n’est pas fréquent.

    Question : Comment demanderais-tu explicitement le consentement à ton/ta partenaire ?

    Corentin : Ce n’est pas que demander au début et ensuite basta ! Non. Il faut toujours vérifier que son partenaire se sente bien. Parce que j’ai l’impression qu’il y a ce cliché de : "Si je demande à la personne si elle va bien pendant l’acte, c’est tuer le moment, je ne serai plus excité(e)". Peut-être que toi tu ne seras plus excité(e), mais peut-être qu’elle vit le pire moment de sa vie. Donc, en fait, je pense que c’est bien de respecter la communication entre les deux partenaires.

    Antoine : C’est un truc qui est très apprécié, de poser la question vraiment littéralement : "Est-ce que je peux faire ça ?". Ce n’est pas du tout gênant, ça ne casse pas du tout le délire.

    Alice : Je pense qu’il n’y a pas besoin d’être aussi direct que de dire : "Est-ce que là tu consens ?", mais ça peut passer par : "Est-ce que ça te dirait qu’on fasse ça ? Ou qu’on tente ça ?".

    Shana : "Qu’est-ce que tu aimes faire ?", "Qu’est-ce que tu n’aimes pas faire ?", et "Est-ce que tu es d’accord pour faire ce que tu aimes faire et ce que j’aime faire ?". Ça passe au-dessus du plaisir ou même du charme.

    Antoine : Si je vois qu’il y a une sorte de gêne qui peut se créer, là je demande.

    Témoignages d'étudiants, qui donnent leur vision du consentement, en partenariat avec Konbini.

    On sait que dans 91 % des cas, la victime connaissait son agresseur. Ça veut dire que le plus souvent, ça va être un ami, un collègue, une connaissance, et même, dans un tiers des cas, le ou la partenaire.

    Je m'appelle Ivan Berquiez, je suis médecin psychiatre et formateur chez l'association Sexe et consentement.

    Il y a des chiffres récents qui montrent qu'il y a 100 000 étudiants par an qui sont victimes sexuelles sur les campus. Ça représente environ 270 personnes par jour. La moitié des ces agressions ont lieu pendant les trois premiers mois à l'université, c'est ce qu'on appelle la zone rouge. Ça correspond à cette période où on vient d'arriver à la fac, on ne connaît pas forcément beaucoup de gens, peut-être que la ville est nouvelle... Bref, on a un peu perdu nos repères et donc on est plus vulnérables.

    On veut combattre l'idée reçue selon laquelle le viol, ça se passe nécessairement dans une ruelle sombre et il y a un inconnu qui nous saute dessus. Ça veut dire que le plus souvent, ça va être un ami, un collègue, une connaissance et même, dans un tiers des cas, le ou la partenaire.

    Dans l'écrasante majorité des cas, les agresseurs sont des hommes, que ce soit pour des violences commises envers des femmes ou envers des hommes.

    Les conséquences pour les victimes, elles peuvent être très graves, en termes de santé mentale, avec un risque de dépression ou d'état de stress post-traumatique, et aussi sur la qualité de vie et la scolarité.

    L'université, c'est un milieu merveilleux, où on apprend plein de choses, on découvre plein de personnes, on apprend à se connaître. Après, on sait aussi qu'il y a des conditions qui favorisent ces situations d'agression. Dans les soirées étudiantes, souvent, il y a beaucoup d'alcool et de drogues, ce sont des substances qui risquent de modifier notre capacité à donner notre consentement ou à le rechercher chez les autres. À l'université, il y a beaucoup de rapports d'influence, que ce soit entre les étudiants plus âgés et les étudiants plus jeunes, ou entre le personnel enseignant, éducatif, administratif et les étudiants. Donc forcément, ça créé des sortes de rapports de force et on peut subir une forme de pression et on ne peut plus donner son consentement de manière vraiment libre.

    Comment faire pour s'assurer qu'on va avoir un consentement libre, éclairé et répété à chaque étape ? Déjà, on va demander le "oui" de façon toujours explicite et on va rechercher un "oui" qui va être enthousiaste. Ça veut dire pas un "oui" qui va être hésitant ou un peu contrit , mais vraiment un "oui" qui relève d'une envie réelle. On vous conseille aussi de garder l'habitude de poser des questions qui peuvent être très simples : "Comment tu te sens ?", "Est-ce que tu veux ça ?", "Est-ce que je peux ça ?", "Qu'est-ce qui te plaît ?", "Est-ce que tu veux faire une pause ?", Qu'est-ce que tu as envie qu'on expérimente ensemble ?". L'idée, c'est donc d'apprendre à écouter et à respecter les limites de son ou sa partenaire, mais aussi ses propres limites et donc aussi à accepter le "non".

    On peut souvent avoir l'impression que le consentement et demander le consentement, c'est quelque chose de lourd, quelque chose qui va casser l'ambiance, une histoire de contrat qu'on va devoir signer, avec plein de clauses, avant chaque relation sexuelle. Évidemment, ce n'est pas du tout le cas. En fait, ça peut au contraire être hyper léger, hyper fun, même sexy, pour vraiment élaborer une relation de confiance. Quand on voit les conséquences potentielles qu'il y a dans les situations de non-consentement, c'est sûr qu'il vaut mieux prendre l'habitude de toujours le demander.

    Si vous êtes dans une situation un petit peu de doute, il vaut mieux reporter le rapport sexuel, c'est-à-dire que vous échangez vos numéros. Si l'attirance est là, de toute manière, et ça doit se faire, ça se fera. Donc donnez-vous l'opportunité de faire en sorte que ça se fasse dans les meilleures conditions possibles. En clair, apprendre à demander, écouter et respecter.

    Le consentement expliqué part Ivan Berquiez, psychiatre au sein de l'asso Sexe et consentement

      Les associations étudiantes, entre autres, peuvent utiliser le kit de communication afin de relayer la campagne.

      Les actions du ministère

      En savoir plus sur ce qui est mis en place par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche pour lutter contre les VSS.