Du tabou aux idées reçues
Comme le soulignent les auteurs d'un dossier publié en 2020 par Santé publique France :
Quelques idées reçues
Moins l'on ose parler d'un sujet, et plus celui-ci sera entouré de fausses informations. Le suicide fait l'objet d'une certaine méconnaissance voire de préjugés. Commençons par faire le tour des stéréotypes pour mieux comprendre le sujet et venir ainsi plus efficacement en aide aux personnes en situation de mal-être.
Minimiser les intentions d’une personne ne l'aide pas. Certes, parler du suicide ne signifie pas forcément qu'il y aura un passage à l’acte. De même, ce mal-être ne sera pas toujours exprimé par des propos explicites tels que « J’ai envie de mourir, je n'en peux plus... » ou « Je ne suis pas bien, je vais me tuer ».
Mais deux choses sont certaines.
- Toutes celles et ceux qui se sont suicidés avaient émis des signaux avant de passer à l'acte.
- Qu'ils soient discrets ou verbalisés, ces signaux sont une façon de demander de l'aide.
Le suicide est rarement imprévisible.
Sans forcément en parler explicitement, les gens donnent souvent des indices de leurs intentions. Les repérer est une question d'attention que l'on porte à ses proches mais aussi parfois de prise de conscience : il peut arriver d'être dans le déni face à la détresse ou le changement de comportement d'un·e ami·e, d'un frère, d'une sœur... Accepter la souffrance de l'autre est un premier pas vers l'aide que vous pourrez lui apporter !
C'est en fait tout le contraire.
Celui ou celle qui pense au suicide se sent au contraire dans une impasse et considère qu’il ou elle n’a pas le choix. La personne pense qu'elle n'a pas d’autres options à sa disposition pour cesser de souffrir. Il est donc important de montrer à vos proches que « vous êtes là ».
Les pensées suicidaires peuvent toucher n'importe qui.
Le suicide est la résultante d'un profond mal-être, qui n'apparaît pas du jour au lendemain mais s'installe dans la durée. Les raisons peuvent être multiples : difficultés amoureuses, familiales, professionnelles, scolaires, estime de soi...
Près de 70 % des personnes qui décèdent par suicide souffraient d’une dépression, le plus souvent non diagnostiquée ou non traitée. Or, la dépression comme les autres troubles de santé mentale peuvent être soignées de façon efficace.
Il n'y a pas de fatalité. On peut toujours s'en sortir, à condition d'être écouté·e et accompagné·e pour remonter la pente.
Quelques données...
Comme le précise l'Observatoire national du suicide :
Les femmes et les personnes LGBT+ sont particulièrement exposées au harcèlement, et les suicides ou tentatives de suicide sont plus fréquentes.
- Voir les ressources « Lutter contre les LGBTphobies »
- Voir les ressources « Lutter contre les violences sexistes et sexuelles »
Le suicide chez les étudiants : ce que nous apprend une enquête de l'OVE
Sur les 18 875 étudiants ayant participé à l'enquête de l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE), en 2018 :
- 8% d'entre eux a pensé à se suicider
- 4% d'entre eux a parlé à quelqu'un de ses idées suicidaires
- 4% d'entre eux a fait une tentative de suicide
Pour d'autres références et statistiques, consultez les travaux de l'Observatoire national du suicide (ONS) et l'enquête de l'OVE
Où trouver de l'aide ?
Le 3114
Le ministère de la Santé et de la Prévention a mis en place un numéro national de prévention du suicide : le 3114. Dispo' 24h/24 et 7j/7, en métropole comme dans les Outre-Mer, ce numéro de téléphone vous permet d’échanger avec un infirmier ou un psychologue. Les personnes au bout du fil sont spécialement formées à la prévention du suicide.
Que vous soyez en situation de crise ou inquiet pour un proche, vous pouvez appeler gratuitement et confidentiellement le 3114. Le professionnel qui vous répondra saura vous écouter avec bienveillance et sans jugement afin de vous aider à surmonter ce moment difficile. Il peut également vous apporter des conseils pour aider un proche en situation de détresse.
- Il y a également un site dédié, avec de nombreux conseils, 3114.fr
Votre Service de santé étudiante et les BAPU
De nombreux services de santé étudiante proposent, en plus des bilans de santé, des consultations de premier niveau - gratuites - de psychologie. Par ailleurs, les services de santé étudiante ont ou sont souvent en lien avec un Bureau d'Aide Psychologique Universitaire qui permet d'accéder gratuitement à des consultations de psychothérapie et de psychiatrie.
ll est parfois plus facile de s'adresser à d'autres étudiants. Sur certains campus, vous pouvez échanger avec des étudiants relais-santé.
Nightline
Fait par les étudiants, pour les étudiants, le service Nightline propose un service d'écoute, de soutien et d'informations pour les étudiants. Les étudiants bénévoles de Nightline vous accueillent, tous les soirs au bout du fil (de 21h à 02h30), avec bienveillance, et en toute confidentialité pour vous accompagner et vous soutenir dans les moments difficiles. Nightline propose aussi de nombreuses ressources, comme l'annuaire des soutiens psy gratuits ou encore le projet « Sentinelle », si vous souhaitez vous engager, en tant qu'étudiant, dans la prévention pour les étudiants.
Santé Psy Étudiant
Le dispositif « Santé Psy Étudiant » permet à tous les étudiants qui le souhaitent d'accéder jusqu'à 8 consultations gratuites auprès d'un psychologue, sans avance de frais. Découvrez le témoignage de Camille et Chloé, qui en ont bénéficié.
Votre Crous
Chaque Crous propose un accompagnement. Les Crous mettent en effet à votre disposition une plateforme d’écoute et de soutien psychologique anonyme et gratuite. Au bout du fil, des psychologues joignables 24h/24 et 7 jours/7 au 0800 73 08 15.
La Cnaé
La Cnaé est un dispositif d’écoute, d’accompagnement et de signalement pour les étudiants qui vivent des situations de mal-être, de violence ou de discrimination, mise en place par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Gratuite et confidentielle, cette ligne mobilise des professionnels (psychologues, travailleurs sociaux) qui répondent à vos questions, vous écoutent avec bienveillance et vous orientent, si besoin, vers les ressources adéquates. Elle est joignable au 0 800 737 800 (de 10h à 21h en semaine et de 10h à 14h le samedi) ou par mail à l'adresse suivante : cnaes@enseignementsup.gouv.fr.
Le Fil Santé Jeunes
Des dossiers, des enquêtes, des quiz, des forums, un chat, et un numéro de téléphone.
- www.filsantejeunes.com
- 0 800 235 236
Apsytude
Une association créée par deux anciennes étudiantes, gérée par une organisation de psychologues et spécialisée dans le bien-être étudiant. Parmi les sujets traités sur le site, la question du suicide des étudiants sur laquelle l'association est particulièrement engagée. L'association offre un soutien psychologique, notamment via les Happsy Hours. Les consultations peuvent également être réalisées par webcam.
Des ressources intéressantes sur YouTube
Pour vous impliquer, la mini-série « Qu'aurais-tu fait à ma place ? »
Interactive, la série proposée par i-Share vous met dans la peau d'un étudiant et d'une étudiante, en immersion dans leur quotidien. Le concept est simple : leur histoire, vos choix. À découvrir ci-dessous ou sur la chaîne dédiée.
Les choix ne s'affichent pas en fin de vidéo ?
Pour prendre du recul, les courts documentaires de l'OMS
« Le mal de vivre, parlons-en ». C'est le message que l'Organisation Mondiale de la Santé s'attache à transmettre à l'occasion de la Journée mondiale pour la prévention du suicide (10 septembre). Cette campagne se traduit entre autres par une série de vidéos documentaires.
Certaines se placent du point de vue des personnes ayant eu des pensées suicidaires, d'autres ont été tournées aux côtés de personnes accompagnantes (famille, centres d'écoute, psychologues...).